Fernando Alcoforado*
Cet article vise à indiquer quoi et comment faire pour célébrer la paix dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine et mettre un terme définitif aux guerres sur notre planète, réalisant le rêve d’Emmanuel Kant exprimé dans son ouvrage “La paix perpétuelle” et le rêve de tous amoureux de la paix pour la perpétuer dans le monde où nous vivons. La guerre entre la Russie et l’Ukraine ne prendra fin que si ses causes sont éliminées. Il y a deux causes à la guerre : 1) l’expansion de l’OTAN, une alliance militaire occidentale, vers les frontières de la Russie, favorisant le siège de ce pays ; et, 2) le désir du gouvernement ukrainien de rejoindre l’OTAN, ce qui achèverait le siège de la Russie rendant ce pays vulnérable. Ce sont les deux raisons qui ont contribué à l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour renverser le gouvernement d’extrême droite présidé par Volodymyr Zelensky et éliminer la menace d’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Les tentatives de célébrer la paix entre les gouvernements de la Russie et de l’Ukraine n’ont fait aucun progrès et on observe une augmentation du bain de sang des soldats des deux côtés et de la population civile ukrainienne, une augmentation des réfugiés et la destruction des infrastructures de l’Ukraine par les bombardements russes . La célébration de la paix en Ukraine n’a produit aucun progrès car les gouvernements des États-Unis et de la Russie devraient la négocier, car seuls ces gouvernements auraient la capacité d’éliminer les causes de la guerre.
Il est urgent de conclure un accord de paix entre les présidents Biden et Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, car la guerre entre la Russie et l’Ukraine pourrait évoluer en un conflit qui se propagerait à travers l’Europe et le monde, se transformant en une guerre mondiale. Si cela se produisait, cela ouvrirait la voie à l’implication de grandes puissances militaires avec des conséquences imprévisibles avec l’utilisation d’armes nucléaires. Tout le monde doit comprendre que la guerre en Ukraine est le théâtre du différend entre la Russie et les États-Unis. D’un côté, nous avons les États-Unis qui veulent une présence de l’OTAN en Ukraine, et de l’autre, nous avons la Russie qui ne veut pas de présence de l’OTAN en Ukraine. La guerre en Ukraine ne prendra fin que si Biden et Poutine parviennent à un accord pour mettre fin au conflit entre la Russie et les États-Unis. L’accord initial entre Biden et Poutine pourrait être que la Russie accepte un cessez-le-feu en Ukraine à condition que les États-Unis renoncer à l’incorporation de l’Ukraine dans l’OTAN. L’accord définitif serait que la Russie mette fin à ses hostilités en Ukraine en libérant ce pays et en assumant le fardeau de la reconstruction de ce qui a été détruit par la guerre, à condition que les États-Unis et l’OTAN abandonnent les pays d’Europe de l’Est et s’engagent à supprimer les obstacles économiques et sanctions financières adoptées contre la Russie.
L’accord entre Biden et Poutine serait bon pour l’Ukraine, la Russie, les États-Unis, l’Europe et le monde. L’Ukraine gagnerait à cet accord car il mettrait fin aux souffrances de sa population, éviterait une occupation militaire par la Russie, retrouverait sa souveraineté sur le territoire national et ferait entreprendre la reconstruction du pays par la Russie. La Russie gagnerait à cet accord parce qu’il y aurait la levée des sanctions économiques et financières à son encontre adoptées par les États-Unis et ses alliés occidentaux, il y aurait l’abandon de la revendication de l’OTAN à l’adhésion de l’Ukraine comme l’un de ses pays membres et l’engagement des États-Unis et de l’OTAN à abandonner 14 pays d’Europe de l’Est (Albanie, Bulgarie, Croatie, Slovaquie, Slovénie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Pologne, Roumanie et République tchèque). Les États-Unis gagneraient à l’accord car la déstabilisation de leur économie ne se produirait plus. L’Europe gagnerait à cet accord car la menace d’un arrêt des livraisons de pétrole et de gaz naturel russes et de déstabilisation de ses économies disparaîtrait. Le monde gagnerait à cet accord car la déstabilisation de l’économie mondiale ne se produirait plus, avec de graves répercussions sur les économies de tous les pays, et la menace d’une nouvelle guerre mondiale qui conduirait à la fin de l’espèce humaine disparaîtrait.
Pour que Biden et Poutine concluent cet accord de paix, il faut que l’ONU, à travers son secrétaire général, sorte de sa passivité dans la recherche de la paix mondiale et que la Chine et tous les pays épris de paix se mobilisent pour sa réalisation. Pour conjurer définitivement de nouveaux risques d’une nouvelle guerre mondiale et instaurer une paix perpétuelle sur notre planète, il faudrait réformer le système international actuel, incapable de garantir la paix mondiale. Le nouveau système international était censé fonctionner sur la base d’un contrat social planétaire. Le Contrat Social Planétaire serait la Constitution de la planète Terre. Pour l’élaboration du Contrat Social Planétaire, il devrait y avoir la convocation d’une Assemblée Constituante Mondiale avec la participation de représentants de tous les pays du monde élus à cet effet. Le Contrat Social Planétaire devrait établir l’existence d’un Gouvernement mondial dont le président devrait être élu avec plus de 50% des voix du Parlement mondial à constituer.
Pour assurer la pratique démocratique et la gouvernance sur la planète Terre, le pouvoir mondial devrait être exercé par le Parlement mondial qui, en plus d’élire le Président du Gouvernement mondial, devrait rédiger et approuver les lois internationales basées sur le Contrat Social Planétaire. Le Parlement mondial devrait être composé d’un nombre déterminé et égal de représentants démocratiquement élus de chaque pays à cet effet. Le président du Gouvernement mondial seulement exercera le commandement du Gouvernement mondial tant qu’il a le soutien de la majorité du Parlement. Si, à la majorité du arlement, il est nécessaire de remplacer le président du Gouvernement mondial, cela doit être fait. Le Gouvernement mondial doit avoir une structure organisationnelle capable de traiter des relations internationales, de la question militaire, de l’économie mondiale, de l’environnement mondial, de l’éducation, de la santé, des infrastructures, de la science et de la technologie, entre autres, de dialoguer avec le Parlement mondial et les pays qui composent le système international.
Les parlementaires devraient élire l’organe directeur du Parlement mondial, qui aurait une structure organisationnelle appropriée. La Cour Suprême Mondiale devrait être composée de juristes de haut niveau du monde choisis par le Parlement mondial qui agiraient pour un temps déterminé qui élirait le Président de la Cour pour remplir un mandat pour un temps déterminé. La Cour Suprême Mondiale devrait juger les affaires impliquant des conflits entre pays, des crimes contre l’humanité et contre la nature pratiqués par les États nationaux et par les gouvernants à la lumière du Contrat Social Planétaire, juger les conflits qui existent entre le Gouvernement mondial et le Parlement mondial et agir en tant que gardien du Contrat Social Planétaire. Le Gouvernement Mondial n’aura pas ses propres Forces Armées et devra compter sur le soutien des Forces Armées des pays qui seraient convoqués en cas de besoin.
Par conséquent, avec ce système, le Parlement mondial légiférerait avec succès à travers un processus démocratique. Il n’y aurait pas besoin d’une entité qui agirait comme gendarme du monde car celui qui exercerait le pouvoir serait le président du Gouvernement mondial qui utiliserait les forces armées de certains pays qui seraient convoquées en cas de besoin. La nouvelle règle de droit international serait appliquée par les trois pouvoirs constitués : le Gouvernement mondial, le Parlement mondial et la Cour suprême mondiale. Le pouvoir mondial reposerait sur le Gouvernement mondial, le Parlement mondial et la Cour suprême mondiale. Le pouvoir mondial ne corromprait pas et ne serait pas corrompu parce qu’il y aurait une surveillance par tous les pouvoirs en place. Le Gouvernement mondial, le Parlement mondial et la Cour suprême mondiale agiraient comme freins et contrepoids pour l’efficience et l’efficacité du système international.
Ce sont donc les mesures qu’il convient d’adopter à court terme pour mettre fin à la guerre en Ukraine et, à moyen et long terme, pour mettre définitivement fin aux guerres dans le monde.
* Fernando Alcoforado, 82, a reçoit la Médaille du Mérite en Ingénierie du Système CONFEA / CREA, membre de l’Académie de l’Education de Bahia, ingénieur et docteur en planification territoriale et développement régional pour l’Université de Barcelone, professeur universitaire et consultant dans les domaines de la planification stratégique, planification d’entreprise, planification régionale et planification énergétique, il est l’auteur de ouvrages Globalização (Editora Nobel, São Paulo, 1997), De Collor a FHC- O Brasil e a Nova (Des)ordem Mundial (Editora Nobel, São Paulo, 1998), Um Projeto para o Brasil (Editora Nobel, São Paulo, 2000), Os condicionantes do desenvolvimento do Estado da Bahia (Tese de doutorado. Universidade de Barcelona,http://www.tesisenred.net/handle/10803/1944, 2003), Globalização e Desenvolvimento (Editora Nobel, São Paulo, 2006), Bahia- Desenvolvimento do Século XVI ao Século XX e Objetivos Estratégicos na Era Contemporânea (EGBA, Salvador, 2008), The Necessary Conditions of the Economic and Social Development- The Case of the State of Bahia (VDM Verlag Dr. Müller Aktiengesellschaft & Co. KG, Saarbrücken, Germany, 2010), Aquecimento Global e Catástrofe Planetária (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do Rio Pardo, São Paulo, 2010), Amazônia Sustentável- Para o progresso do Brasil e combate ao aquecimento global (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do Rio Pardo, São Paulo, 2011), Os Fatores Condicionantes do Desenvolvimento Econômico e Social (Editora CRV, Curitiba, 2012), Energia no Mundo e no Brasil- Energia e Mudança Climática Catastrófica no Século XXI (Editora CRV, Curitiba, 2015), As Grandes Revoluções Científicas, Econômicas e Sociais que Mudaram o Mundo (Editora CRV, Curitiba, 2016), A Invenção de um novo Brasil (Editora CRV, Curitiba, 2017), Esquerda x Direita e a sua convergência (Associação Baiana de Imprensa, Salvador, 2018), Como inventar o futuro para mudar o mundo (Editora CRV, Curitiba, 2019) et A humanidade ameaçada e as estratégias para sua sobrevivência (Editora Dialética, São Paulo, 2021).