Fernando Alcoforado*

Cet article vise à présenter les mesures d’urgence nécessaires à court terme pour lutter contre les incendies généralisés qui se produisent actuellement au Brésil et les mesures nécessaires à moyen et long terme pour éviter que des événements de cette nature ne se reproduisent dans le pays. Selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE), la fumée des incendies a déjà recouvert 60 % du territoire du pays, avec environ 40 000 incendies sur une superficie de 5 millions de kilomètres carrés [FRANCO, Luciana. Queimadas no Brasil: quais são as causas e como é o monitoramento (Incendies au Brésil : quelles sont les causes et comment se déroule la surveillance). Disponible sur le site <https://globorural.globo.com/clima/noticia/2024/09/queimadas-no-brasil-quais-sao-as-causas-e-como-e-o-monitoramento.ghtml>].
Les incendies qui frappent une grande partie du Brésil causent des dommages à la santé, à l’économie et à l’environnement. Les incendies peuvent causer de nombreux dégâts aux personnes et à leurs propriétés, entraînant des pertes financières et émotionnelles. Pour prévenir ou prendre des précautions, il est important de connaître les principales causes des incendies. Qu’est-ce qui a causé l’augmentation des incendies au Brésil ? La déforestation et la dégradation des forêts associées à l’expansion agricole provoquent des températures plus élevées et assèchent la végétation, créant davantage de combustible et permettant aux incendies de se propager plus rapidement. Les principales causes d’incendies de forêt sont la foudre (décharges électriques atmosphériques), les incendies criminels (incendies déclenchés par vengeance ou déséquilibre mental par des pyromanes) et les incendies à des fins de nettoyage (dans l’agriculture, les pâturages ou le reboisement). L’action humaine est la principale responsable des incendies de forêt au Brésil, qu’elle soit intentionnelle ou négligente.
Comment se déclenchent les incendies ? Le feu naît de la combinaison simultanée de combustible, de chaleur et d’oxygène dans l’air. Lorsqu’une substance combustible atteint une certaine température critique, elle s’enflamme et continue de brûler tant qu’il y a du carburant, une température adéquate et de l’oxygène dans l’environnement. Quel est l’impact des incendies ? Des incendies de forêt aux brûlages incontrôlés, les incendies ont un effet profond et souvent dommageable sur les écosystèmes, la biodiversité et même sur le climat mondial. Cela est clair avec tous les changements climatiques auxquels nous assistons actuellement au Brésil et dans le monde. Les pertes dues à la vague d’incendies qui affectent l’agro-industrie au Brésil sont estimées à ce jour à 2 milliards de reais.
La situation exceptionnellement grave que connaît actuellement le Brésil avec les incendies généralisés impose au gouvernement Lula d’adopter des mesures d’urgence à court terme ainsi que des mesures à moyen et long terme pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. Le gouvernement Lula devrait créer, sans perdre de temps, un groupe de travail (task force, em anglais) avec les gouvernements des États les plus touchés par les incendies, en utilisant tout le contingent nécessaire des Forces armées, de la Force nationale et des polices de l’États pour aider les organismes de protection civile fédéraux, étatiques et municipaux dans la lutte contre les incendies. Pour que le groupe de travail puisse atteindre l’objectif de mettre fin aux incendies généralisés dans le pays, le gouvernement Lula devrait immédiatement créer une ligne de crédit spéciale pour financer toutes les actions d’urgence nécessaires. En outre, le gouvernement Lula devrait rechercher le soutien de la population et, en particulier, du secteur privé pour faire face à l’ennemi commun, le feu. Dans le cas des hommes d’affaires, leur collaboration pourrait être particulièrement assurée par ceux qui disposent de moyens de transport et d’avions pouvant être utilisés pour lutter contre les incendies qui détruisent des propriétés, compromettent l’environnement avec ses effets nocifs sur les plantes et les animaux, la production agricole et la santé de la population brésilienne.
Des mesures à moyen et long terme doivent également être adoptées par le gouvernement Lula pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. La situation exceptionnelle que connaît actuellement le Brésil avec des incendies généralisés impose au gouvernement fédéral de mettre en place une nouvelle structure nationale de protection civile liée au ministère de l’Environnement, visant à planifier et à développer des stratégies pour faire face à des incendies de forêt de grande ampleur comme ceux enregistrés au Brésil, ainsi que pour faire face à l’apparition d’événements météorologiques extrêmes. Cette nouvelle structure est nécessaire car il est prouvé que les structures actuelles de protection civile au Brésil, aux niveaux fédéral, étatique et municipal, sont incapables de faire face à des incendies généralisés tels que ceux qui se produisent actuellement.
Les gouvernements des États et les municipalités du Brésil disposent également de structures de protection civile visant à prévenir les catastrophes, mais ils n’agissent pas de manière coordonnée, que ce soit au niveau régional ou national, pour adopter des mesures de prévention et de précaution contre des catastrophes majeures comme les incendies actuels. En témoignent les incendies qui se produisent actuellement dans plusieurs parties du territoire brésilien, dénonçant l’inefficacité du Secrétariat national de protection et de défense civile et des organismes de protection civile étatiques et municipaux qui n’ont pas été en mesure d’empêcher les incendies qui continuent de proliférer dans plusieurs parties du territoire brésilien. Ces structures n’ont pas pu adopter de mesures préventives pour prévenir les incendies et n’ont pas pu lutter contre les incendies qui touchent actuellement 60% du territoire national. Cela signifie qu’il est urgent de créer une structure nationale de protection civile efficace, capable de coordonner la lutte contre les incendies tels que ceux qui se produisent actuellement au Brésil, ainsi que contre les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations.
Il est important de noter qu’au Brésil, il existe des actions de protection civile dans les gouvernements municipaux pour faire face aux catastrophes, composées de : 1) un organisme municipal de protection civile qui est responsable de l’exécution, de la coordination et de la mobilisation de toutes les actions de protection civile dans la municipalité dont la principale attribution est de connaître et d’identifier les risques de catastrophes dans la municipalité, en préparant la population à y faire face avec l’élaboration de plans spécifiques ; 2) organisme responsable du service météorologique chargé de communiquer les prévisions climatiques de la ville et/ou de la région ; et 3) les centres communautaires de protection civile, qui sont des personnes qui travaillent bénévolement dans des activités de protection civile, pour collaborer avec l’organisme de protection civile visant à la participation communautaire, en la préparant à répondre rapidement aux catastrophes. Il appartient au maire de déterminer la création de l’organisme de protection civile.
Dans le cas de la prévention et de la lutte contre les incendies, les pompiers jouent un rôle crucial et il est important qu’ils aient accès à des informations actualisées et précises sur les principales causes des incendies et sur les mesures de prévention et de précaution appropriées à adopter. Pour être efficace, le processus de planification de la nouvelle structure nationale de protection civile à créer doit nécessairement prendre en compte les événements naturels avec leurs instabilités, incertitudes, turbulences et risques. Pour faire face aux incertitudes concernant les incendies futurs tels que ceux actuels et les événements météorologiques extrêmes, la structure nationale de protection civile devrait utiliser la technique des scénarios qui considère comme prémisse que le futur est multiple, que de nombreux futurs sont possibles et que le chemin qui mène à de nombreux futurs est pas nécessairement unique [GODET, Michel. Manual de Prospectiva Estratégica (Manuel de prospective stratégique). Lisboa : Dom Quichotte, 1993]. L’objectif essentiel des scénarios est de présenter une image significative de l’avenir probable des incendies tels que ceux actuels et des événements météorologiques extrêmes, ainsi que de l’avenir inattendu ou improbable sur différents horizons temporels.
Pour faire face aux incertitudes de l’avenir, il est essentiel que des plans de prévention et de précaution soient adoptés par la nouvelle structure nationale de protection civile. Sans aucun doute, les futurs probables à forte probabilité de réalisation sont liés à l’idée de prévention, qui consisterait pour la structure nationale de protection civile à élaborer des plans qui leur sont associés. Le principe de prévention des incendies et des phénomènes météorologiques extrêmes viserait à élaborer des plans pour faire face aux événements futurs susceptibles de se produire. En cas d’avenir inattendu ou improbable, de doute ou d’incertitude quant à leur survenance, la nouvelle structure nationale de protection civile doit également agir pour les prévenir sur la base du principe de précaution. Dans ce processus, il est nécessaire que la nouvelle structure nationale de protection civile élabore des plans de précaution pour faire face aux incendies et aux événements météorologiques extrêmes inattendus ou improbables, mais possibles, à l’avenir. La précaution concerne les risques potentiels et la prévention les risques avérés [DUPUY, Jean-Pierre. O tempo das catástrofes (Le temps des catastrophes). São Paulo : Realizações Editora, 2011]. Le risque potentiel correspond à un événement susceptible de se produire ou non et auquel aucune probabilité de survenance ne peut être attribuée.
Il convient donc de prêter attention à la distinction entre les futurs inattendus ou improbables sur lesquels repose le principe de précaution et les futurs probables associés à la logique de prévention. Dans ce cas, la prévention signifie le fait d’anticiper les futurs incendies et événements météorologiques extrêmes probables et la précaution, à son tour, équivaut à un aveu précoce de prudence par rapport aux futurs incendies et événements météorologiques extrêmes peu probables, mais possibles. Le calcul économique doit servir de base aux décisions liées aux plans de prévention et de précaution. Cela signifie que les coûts associés à la mise en œuvre de plans de prévention et de précaution doivent être comparés au coût des pertes liées à l’inaction pour prévenir ou prendre des précautions contre les incendies tels que ceux qui surviennent actuellement et les événements météorologiques extrêmes. Des plans de prévention et de précaution doivent toujours être mis en œuvre lorsque leur coût est inférieur aux pertes résultant de l’inaction face aux incendies comme ceux que nous connaissons actuellement et aux événements météorologiques extrêmes.
Compte tenu de ce qui précède, il est urgent que le gouvernement Lula adopte des mesures d’urgence à court terme ainsi que des mesures à moyen et long terme pour éviter que de nouveaux incendies comme ceux actuels ne se reproduisent. Le gouvernement Lula devrait créer, sans perdre de temps, un groupe de travail (task force, en anglais) avec les gouvernements des États les plus touchés par les incendies, en utilisant tout le contingent nécessaire des Forces armées, de la Force nationale et des polices de l’États pour aider les organismes de protection civile fédéraux, étatiques et municipaux dans la lutte contre les incendies. Le gouvernement Lula devrait immédiatement créer une ligne de crédit spéciale pour financer toutes les actions d’urgence nécessaires. En outre, le gouvernement Lula devrait rechercher le soutien de la population et, en particulier, du secteur privé pour faire face à l’ennemi commun, le feu. Comme mesures à moyen et long terme, le gouvernement Lula devrait créer de toute urgence une nouvelle structure nationale de protection civile efficace pour coordonner la lutte contre les futurs incendies comme ceux qui se produisent actuellement au Brésil et la lutte contre les événements météorologiques extrêmes tels que les inondations. Ces structures sont absolument nécessaires car les structures actuelles existant aux niveaux fédéral, étatique et municipal n’ont pas été en mesure d’adopter des mesures préventives pour prévenir les incendies et n’ont pas été en mesure de lutter contre les incendies qui touchent actuellement 60 % du territoire national.
* Fernando Alcoforado, 84, a reçoit la Médaille du Mérite en Ingénierie du Système CONFEA / CREA, membre de la SBPC – Société Brésilienne pour le Progrès des Sciences, l’IPB – Institut Polytechnique de Bahia et de l’Académie de l’Education de Bahia,, ingénieur de l’École Polytechnique UFBA et docteur en Planification du Territoire et Développement Régional de l’Université de Barcelone, professeur d’Université (Ingénierie, Économie et Administration) et consultant dans les domaines de la planification stratégique, de la planification d’entreprise, planification du territoire et urbanisme, systèmes énergétiques, a été Conseiller du Vice-Président Ingénierie et Technologie chez LIGHT S.A. Entreprise de distribution d’énergie électrique de Rio de Janeiro, coordinatrice de la planification stratégique du CEPED – Centre de recherche et de développement de Bahia, sous-secrétaire à l’énergie de l’État de Bahia, secrétaire à la planification de Salvador, il est l’auteur de ouvrages Globalização (Editora Nobel, São Paulo, 1997), De Collor a FHC- O Brasil e a Nova (Des)ordem Mundial (Editora Nobel, São Paulo, 1998), Um Projeto para o Brasil (Editora Nobel, São Paulo, 2000), Os condicionantes do desenvolvimento do Estado da Bahia (Tese de doutorado. Universidade de Barcelona,http://www.tesisenred.net/handle/10803/1944, 2003), Globalização e Desenvolvimento (Editora Nobel, São Paulo, 2006), Bahia- Desenvolvimento do Século XVI ao Século XX e Objetivos Estratégicos na Era Contemporânea (EGBA, Salvador, 2008), The Necessary Conditions of the Economic and Social Development- The Case of the State of Bahia (VDM Verlag Dr. Müller Aktiengesellschaft & Co. KG, Saarbrücken, Germany, 2010), Aquecimento Global e Catástrofe Planetária (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do Rio Pardo, São Paulo, 2010), Amazônia Sustentável- Para o progresso do Brasil e combate ao aquecimento global (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do Rio Pardo, São Paulo, 2011), Os Fatores Condicionantes do Desenvolvimento Econômico e Social (Editora CRV, Curitiba, 2012), Energia no Mundo e no Brasil- Energia e Mudança Climática Catastrófica no Século XXI (Editora CRV, Curitiba, 2015), As Grandes Revoluções Científicas, Econômicas e Sociais que Mudaram o Mundo (Editora CRV, Curitiba, 2016), A Invenção de um novo Brasil (Editora CRV, Curitiba, 2017), Esquerda x Direita e a sua convergência (Associação Baiana de Imprensa, Salvador, 2018), Como inventar o futuro para mudar o mundo (Editora CRV, Curitiba, 2019), A humanidade ameaçada e as estratégias para sua sobrevivência (Editora Dialética, São Paulo, 2021), A escalada da ciência e da tecnologia e sua contribuição ao progresso e à sobrevivência da humanidade (Editora CRV, Curitiba, 2022), est l’auteur d’un chapitre du livre Flood Handbook (CRC Press, Boca Raton, Floride, États-Unis, 2022), How to protect human beings from threats to their existence and avoid the extinction of humanity (Generis Publishing, Europe, Republic of Moldova, Chișinău, 2023), A revolução da educação necessária ao Brasil na era contemporânea (Editora CRV, Curitiba, 2023), Como construir um mundo de paz, progresso e felicidade para toda a humanidade (Editora CRV, Curitiba, 2024) et How to build a world of peace, progress and happiness for all humanity (Editora CRV, Curitiba, 2024).